Salut

Ça fait longtemps que je n’ai rien envoyé ici. Ça fait encore plus longtemps que je n’avais pas mis d’épisode de Présages en ligne. Plus de 18 mois.

C’était en mai 2024 avec Félicien Faury, on parlait des électeurs ordinaires du RN, juste avant les élections européennes, juste avant la dissolution de l’assemblée nationale. C’était avant l’accélération à marche forcée de la fascisation du monde, avant que la Cour pénale internationale émette un mandat d'arrêt contre Benyamin Netanyahou et que ça ne change rien au génocide à Gaza, avant le retour de Trump et son équipe de masculinistes libertariens, avant leurs milices de l’ICE, leurs rafles, leur légalisation du délit de faciès, avant le procès des viols de Mazan, avant le NFP, avant le sketch de la vie politique parlementaire française, la poursuite de l’extrême droitisation du débat public, et avant le passage en prison d’un ancien Président de la France.

Mai 2024, c’était le moment où j’ai commencé la rédaction de mon livre. A la veille - littéralement - de mes quarante ans, c’est avec plaisir que j’ai publié aujourd’hui un nouvel épisode. Après une année pleine de changement, une grande page s’est tournée, avec un nouvel équilibre plein de joie. Les mois passant, je me suis demandé si j’avais envie de reprendre le podcast et sa routine, où est ce que j’allais trouver le temps pour ça. Et finalement, oui, j’ai toujours envie, et ce sera comme ça a été depuis des années, quand j’ai le temps, l’envie, et surtout qu’un sujet me semble important à traiter, parce qu’il ne l’est pas assez ou pas du tout ailleurs.

Alors, aujourd’hui, avec le géographe Matthieu Adam, on analyse le concept de “ville durable” et l’écologisation du capitalisme urbain, dans une perspective matérialiste.

Je n’y connaissais à peu près rien en ville durable ou en urbanisme. J’avais juste l’intuition que les labels HQE, les façades végétalisées et les éco quartiers tous identiques émettaient sans doute moins de CO2, mais ne participaient pas à repenser la fabrication et l’usage des villes pour toutes et tous. Gentrification, but make it green.

Avec Contre la ville durable, une écologie sans transition (Grévis), le petit livre extrêmement synthétique et dense de Matthieu Adam, on comprend que le problème n’est pas tant la “ville durable” elle-même que ce qui s’y rejoue : toutes les logiques néolibérales, appliquées aux territoires, aux bâtiments, aux comportements. Sur le principe, difficile d’être “contre” la ville durable. Pourtant, son analyse critique est essentielle, et qu’elle ouvre sur ce qu’on pourrait faire d’autre, au delà des rapports de propriété privée et de la durabilité comme levier de croissance.

Bonne écoute !

alexia